jeudi 11 avril 2013

Les plaques sculptées de l'église Notre Dame de Brissarthe

Parmi les mystères qui entourent la construction de l'église romane de Brissarthe, il y a ces pierres de réemploi, insérées dans le mur qui sépare la nef de la croisée de transept. Rendons à Jacques MALLET ce qui appartient à César. Je m'inspirerai fortement de son analyse pour vous en parler.
Au nombre de deux, elles sont situées au dessus d'une grande arcade de cinq mètres de large. On dirait bien qu'elles ont été posées au hasard, sans symétrie, là ou, peut-être, il y avait des trous disponibles. Bref, elles n'ont rien à faire là où elles sont.
Jacques MALLET déduit de cette position qu'elles ont été incrustées dans le mur après sa construction. Sinon, on aurait pris soin de les disposer en un endroit plus logique.
Analysons la première:
Deux personnages nous observent de leurs yeux en amande percés au trépan. Un roi, à gauche, doté d'épaisses moustaches, accoudé à ce qui pourrait être un trône. Un "soldat", à droite, doté des mêmes moustaches et portant une épée. Le roi semble être assis, contrairement à son voisin.
On notera la taille de la couronne du souverain, à moins que ce ne soit le haut du trône! Le vêtement du "militaire" est plus court que celui du roi. Ils ont la taille mince. La tunique du roi semble ornée de dessins. Dans la main gauche du personnage de droite un bouclier a été sculpté, très maladroitement. Les cheveux sont au ras des sourcils. Jacques MALLET voit des ressemblances entre cette représentation naïve et la dédicace de la bible de Charles le Chauve, ci-dessous.
On remarque, en effet, que la tunique du roi est plus longue que celle de ses serviteurs, debout à sa droite, comme sur la pierre. La couronne est à trois fleurons comme celle de la sculpture.
Voyez, également, les coiffures de ces serviteurs "soldats".

Voyons maintenant la seconde plaque:
Il semble que nous soyons en présence d'une femme. Elle en a tous les attributs. Une clé dans la main droite, une crosse dans la main gauche, c'est peut-être une abbesse. Les experts se perdent en conjectures. Certains y voient, tout simplement, Saint Pierre. D'autres y voient la copie rustique d'un ivoire.
Les pieds reposent sur un tabouret. La robe est plissée.
Le fait que la crosse soit tournée vers le personnage inspire les érudits qui y voient une abbesse, mais surtout ses volutes qui la font dater du XIe siècle.






 Il ne semble pas y avoir de moustache!

En résumé, tous le monde en reste au degré des hypothèses. Je vous renvoie au texte de Jacques MALLET.
Il vous reste à franchir le porche de Notre Dame de Brissarthe. Je vous conseille de vous assoir au quatrième rang des bancs de gauche, vers le milieu de la travée. On dit que c'est un point important de la nef. Si vos poils se dressent sur vos bras, c'est que vous êtes réceptifs aux ondes qui s'y croisent.

Si vous avez une illumination quant à l'origine des plaques sculptées de Brissarthe, laissez un commentaire...


1 commentaire:

enquiquineuse a dit…

Bonjour,

EN REGARDANT DE PLUS PRES LE PERSONNAGE DE DROITE, IL ME SEMBLE RECONNAITRE UN VIEUX GENERAL A L'AIR UN PEU L'OUCHE !

(Mais ceci n'est qu'un avis très personnel)

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