mardi 19 juillet 2011

Les illusions démocratiques en Egypte et ailleurs

Dans un billet du 7 février 2011, j'écrivais ce qui suit:

Là où aucune règle démocratique n'existe pour donner au peuple le choix de ses dirigeants, les armées font et défont les dynasties régnantes, au gré de leur bon vouloir. Souvent c'est en leur sein qu'elles trouvent le nouveau monarque et le portent sur le trône. Elles s'assurent ainsi une rente de situation pérenne, des fonctions confortables, des soldes prioritaires et les honneurs qui accompagnent tous ces avantages.
Lorsque le peuple gronde, elles observent tranquillement la situation, au pied de leurs chars et de leurs avions. Elles savent que le peuple est dangereux quand il fait masse et qu'il peut emporter, dans un mouvement, les murs les plus solides. Alors, il suffit d'accompagner le mouvement, en marchant dans le même sens autant que de besoin. Au bout de quelque temps, le peuple se lasse, se divise, s'essouffle, reflue dans ses boutiques, ses chaumières, ses taudis. Comme les torrents soudains des oueds sahariens, il disparait dans les sables après quelques moments de fureur.
Les armées, alors, reforment leurs murs, mettent en place les nouveaux dirigeants, s'assurent une bonne place dans les nouvelles institutions, rentrent dans leurs casernes et attendent, tranquillement, la révolution suivante.
Savourons notre chance, nous, les occidentaux. Nous avons des règles démocratiques solides. Nos armées sont paisibles et si elles sortent parfois de leur rôle, ce n'est que pour ramasser les poubelles, après une longue grève, où donner un coup de main aux pompiers après une catastrophe climatique. 
Nos rivières sont en eau et coulent entre des rives bien vertes.
Observez la Tunisie et l'Egypte à la lumière de ce que je viens de vous dire. Simpliste vous dites? Attendez encore quelques jours puis, regardez de nouveau.

Nous sommes cinq mois après ce billet.
Sans commentaires!

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