mercredi 19 mai 2010

Le conflit thaïlandais pour les nuls


L'histoire est parsemée de symboles colorés, les chemises noires de Garibaldi, la révolution orange, les chemises rouges, etc.
La guerre civile en Thaïlande n'échappe pas à cette mode. Les jaunes sont en train de massacrer les rouges, sous les yeux des roses. Mais qui sait à quoi correspondent ces trois couleurs.
En fait, nous assistons à un remake des grands classiques mondiaux. Les chemises rouges thaïlandaises, c'est le peuple, plus particulièrement le peuple des campagnes, très pauvre. En termes de masse, les rouges sont beaucoup plus nombreux que les jaunes et les roses. Dans les urnes, leurs voix sont prépondérantes. Elles avaient placé au pouvoir un certain Thaksin Shinawatra. Ci-dessous.
Les jaunes représentent les classes aisées et les monarchistes. Ils ont l'argent dans la main droite et l'armée dans la main gauche. Vous voyez, c'est d'un classique!
Les roses veulent garder une certaine neutralité entre les deux courants , rouge et jaune. Ce sont les gens raisonnables, en forte minorité. Leur chemises roses vont être de plus en plus roses, à cause des éclaboussures de sang.
Au milieu de tout ça, se promène Rama9, un vieux roi (82 ans), adulé mais au bout du rouleau de printemps. Vous le voyez sur la droite, il y a soixante ans. C'est une sorte de directeur d'école sénile, dépassé par une bagarre générale dans la cour de récréation entre des enfants de la banlieue et des rejetons du XVIème arrondissement ayant monnayé l'intervention des grands de l'équipe de rugby.
A première vue, on pourrait se dire "C'est dégueulasse, le ministre élu a été viré par un coup d'état". Oui mais, Thasin Shinawatra n'était pas tout blanc, ni tout rouge d'ailleurs. C'était une sorte de Berlusconi asiatique, pratiquant un népotisme effréné, corrompu, démagogue, populiste à souhait. Il méritait le sérieux coup de pied au cul reçu en septembre 2006.
Les rouges voudraient bien retourner aux urnes. Mais, bien entendu, les jaunes n'y voient aucun intérêt. Depuis leur balcons luxueux, ils reniflent avec dégoût les effluves qui montent du quartier occupé par les rouges. Il faut dire que les odeurs de poulet frit sont mêlées aux odeurs de pneus brulés.
Les roses commencent eux aussi à en avoir assez de ce désordre.
Alors, l'équipe de rugby, pardon, l'armée est montée, ce matin, dans ses chars et confisque, à coup de mitrailleuses, les frondes des rouges. Ces derniers ont intérêt à retourner rapidement dans leurs campagnes, élever leurs poulets atteints de grippe aviaire ou guetter, vers le large, l'arrivée d'un éventuel tsunami.
Les touristes vont pouvoir revenir flâner dans les boutiques de Bangkok et sur les plages de Phuket sur lesquelles ils pourront s'adonner, gaiement, à la course à pied, avant d'aller se faire masser.


La thaïlande c'est très nouvelle vague!

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